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au sud : la vue de ce côté n’est bornée par aucune terre. Le vent ayant repassé à l’ouest, je repris ma route à l’est, et le 18, à la pointe du jour, nous fûmes vis-à-vis du canal de la Reine Charlotte, où nous découvrîmes l’Aventure, par les signaux qu’elle nous fit : il faudrait avoir été dans une situation pareille à la nôtre pour sentir notre joie.

» Un lieutenant vint à mon bord, et m’apprit que le capitaine Furneaux nous attendait dans ce lieu depuis environ six semaines. À l’aide d’une brise légère, de nos canots et des marées, nous jetâmes l’ancre, à six heures du soir, dans Ship-Cove, près de l’Aventure, qui, pour témoigner sa joie, tira treize coups de canon ; nous en tirâmes autant. Le capitaine Furneaux, qui vint à l’instant sur la Résolution, me donna le journal de sa route et de ses opérations, depuis le moment de notre séparation jusqu’à son arrivée à la Nouvelle-Zélande. »

Voici le sommaire de son récit… « La Résolution étant à environ deux milles de l’avant le 7 février 1773, le vent sauta à l’ouest, et amena une brume très-épaisse qui nous la fit perdre de vue. Bientôt après nous entendîmes un coup de canon ; il nous sembla qu’il venait de bas-bord. Je fis tirer une pièce de quatre à chaque demi-heure ; mais on ne répondit point, et nous ne revîmes plus la Résolution : je repris alors la route que je suivais avant la brume. Le soir, le vent fut très-fort, et le temps clair par intervalles ; cependant nous ne découvrîmes