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cette entrée de la baie. Le ciel était peu favorable à cette chasse, et une mer très-haute rendait le débarquement difficile ; cependant nous en tuâmes dix ; mais on ne put en ramener que cinq à bord.

» Tandis qu’on appareillait le matin du 11, j’envoyai un canot pour chercher les cinq autres phoques. À neuf heures on leva l’ancre avec une brise légère du sud-est ; cependant je ne sortis du milieu des terres qu’à midi : notre latitude observée était alors de 45° 34′ sud. Une houle prodigieusement grosse qui venait du sud-ouest brisait avec beaucoup de violence sur toutes les côtes exposées à son action.

» En quittant la baie Dusky, je fis route le long de la côte pour le canal de la Reine Charlotte, où je m’attendais à trouver l’Aventure. Le 17 mai, à quatre heures après midi, étant alors à environ trois lieues à l’ouest du cap Stephens, le vent, qui était bon, s’éteignit tout à coup, et nous eûmes calme ; des nuages épais obscurcirent subitement le ciel et semblèrent annoncer une tempête. Nous serrâmes toutes les voiles. La terre paraissait basse et sablonneuse près du rivage, mais elle se relevait dans l’intérieur en hautes montagnes couvertes de neige : nous vîmes de grandes troupes de petits pétrels voltiger ou s’asseoir sur la surface de la mer, ou plonger à une distance considérable avec une agilité étonnante. Bientôt après nous aperçûmes six trombes : quatre s’élevèrent et crevèrent entre nous et la terre, c’est-