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l’aiguade pour aller à l’anse où notre canot était mouillé. À l’ouest de l’anse, on voyait trois colonnes placées sur une plate-forme ou piédestal très-élevé. Les naturels donnaient à cette rangée le nom d’hangaroa, et à la colonne seule, celui d’obéena. Dix ou douze Indiens étaient assis à peu de distance de la dernière, autour d’un petit feu auquel ils grillaient des patates. Ils nous offrirent une partie de leur souper. Cette hospitalité nous surprit dans un pays si pauvre, et nous pensâmes aux peuples civilisés qui en pareil cas n’ont presque plus de commisération pour les besoins de leurs semblables.

» Sur le côté est, près de la mer, continue Cook, nos gens rencontrèrent trois plates-formes, ou plutôt les ruines de trois plates-formes de maçonnerie. Il y avait eu sur chacune d’elles quatre grandes statues ; trois étaient tombées ; la chute en avait brisé ou mutilé deux ; de sorte qu’il n’en restait plus qu’une debout ; et une seconde couchée, mais entière. M. Wales mesura celle-ci ; il lui trouva quinze pieds de longueur et six pieds de large au-dessus des épaules. Chaque statue portait sur sa tête une grosse pierre cylindrique d’une couleur rouge, parfaitement ronde : l’une de ces pierres, qui n’était pas la plus grande, avait cinquante-deux pouces d’élévation et soixante-six de diamètre. La partie supérieure de quelques cylindres était enlevée ; mais plusieurs étaient entiers.