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gorge, et un malaise par tout le corps, jusqu’au milieu de février, qu’il put monter sur le pont ; il était d’une maigreur effrayante. La chaleur, qui lui était salutaire, fut funeste au capitaine Cook ; sa maladie bilieuse semblait avoir disparu ; mais il manquait toujours d’appétit. En retournant au nord, il fut attaqué d’une obstruction dangereuse qu’il voulut cacher à tout l’équipage : en s’efforçant de manger comme les autres, il accrut le mal au lieu de le guérir. La douleur augmenta tellement, qu’il fut contraint de garder le lit et de recourir à une médecine qui, au lieu de produire l’effet qu’on en espérait, lui causa un vomissement très-fort. Il eut bientôt un hoquet alarmant qui dura plus de vingt-quatre heures, et qui nous fit désespérer de sa vie. On essaya tous les remèdes, et tous les remèdes étaient inutiles. Il passa une semaine entière dans le danger le plus imminent. Notre domestique tomba malade en même temps que le capitaine, et nous manquâmes de le perdre. Mais, depuis cette époque, il devint si faible, qu’il ne put nous être d’aucun service pendant notre route entre les tropiques.

» Comme nous avancions au nord, continue Cook, le changement de l’air nous affecta d’une manière plus sensible. Le 20 février, à midi, nous étions par 39° 58′ de latitude, et 94° 37′ de longitude ouest. Le ciel était clair et agréable ; ce fut le seul jour d’été que nous eussions eu depuis notre départ de la Nouvelle-Zélande. Le thermomètre s’éleva à 66°.