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pas courir le risque de manquer le principal objet de l’expédition.

» Puisqu’il ne m’était encore rien arrivé qui m’empêchât de remplir ces vues, je me proposai d’abord de rechercher la terre qu’on dit avoir été découverte par Juan Fernandès il y a environ deux siècles, sous le trente-huitième parallèle ; si je ne la retrouvais pas, de chercher l’île de Pâques ou la terre de Davis, dont on connaît si peu la position, que les tentatives faites dernièrement pour la trouver n’ont pas réussi. Je projetais ensuite de rentrer en dedans du tropique, et de m’avancera l’ouest, en relâchant aux îles que je rencontrerais jusqu’à notre arrivée à Taïti, où je m’arrêterais pour apprendre des nouvelles de l’Aventure. Je pensais aussi à naviguer à l’ouest jusqu’à la terre australe du Saint-Esprit, découverte par Quiros, et que Bougainville appelle les grandes Cyclades. Quiros parle de cette terre comme étant considérable, ou située dans le voisinage de quelque terre étendue ; et comme Bougainville n’a ni confirmé ni réfuté ce dernier point, je crus qu’il valait la peine d’en être éclairci. De cette terre, mon dessein était de gouverner au sud, et de retourner à l’est, entre le cinquante ou le soixantième parallèle sud, me proposant, s’il était possible, de gagner les parages du cap de Horn, au mois de novembre suivant, temps où nous aurions devant nous la meilleure partie de l’été pour reconnaître la portion australe de l’Océan atlantique.