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d’un pouce d’épaisseur. L’après-midi du lendemain, la brume s’éclaircit par intervalles ; mais le ciel était sombre et nébuleux, et l’air excessivement froid : cependant dans notre horizon il n’y avait point de glace sur la mer.

» Je continuai à porter au nord avec un vent d’est, jusqu’à l’après-midi du 1er février ; lorsque, rencontrant des glaces flottantes, détachées d’une île au vent, je mis deux canots en mer ; après qu’on en eut pris des morceaux, je poursuivis ma route au nord, et au nord-est, avec de jolis vents du sud-est, accompagnés de beau temps, et quelquefois de neige et de pluie mêlée de neige.

» Le 4, nous étions par 65° 42′ de latitude, et 99° 44′ de longitude ouest. Le lendemain, la force et la position du vent varièrent beaucoup ; il tomba de la neige et de la pluie mêlée de neige. Enfin le 6, après un calme de quelques heures, nous eûmes un vent du sud, qui bientôt fraîchit, se fixa à l’ouest-sud-ouest, et fut suivi de neige et de pluie mêlée de neige.

» Je formai alors la résolution de faire route au nord, et de passer l’hiver suivant en dedans du tropique, si je ne découvrais point de terre avant d’y arriver. J’étais bien persuadé qu’il n’y a point de continent dans cette mer, à moins qu’il ne soit si loin au sud, que les glaces le rendent inaccessible ; et si j’en découvrais un dans l’Océan atlantique austral, il était nécessaire d’employer tout l’été à le reconnaître. D’un autre côté, en supposant qu’il