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plantes. Le bâtiment, mouillé si près de la côte, était couvert par des bois, comme on l’a dit : même dans le beau temps, nous vivions dans l’obscurité ; il fallait allumer des flambeaux à midi : mais le poisson frais, la bière de myrte et de sapin, nous maintenaient en bonne santé malgré les inconvéniens de notre position.

» Nous étions de véritables ichthyophages : nous mangions du poisson apprêté de toutes les manières, et nous employions toutes sortes d’expédiens pour prévenir le dégoût : parmi les espèces variées qu’offrait la mer, nous nous bornâmes à une particulière, que les matelots appelaient le charbonnier, à cause de sa couleur foncée, et dont le goût ressemble à peu près à celui de la morue : il est en effet du même genre ; sa chair ferme, succulente et nourrissante n’est pourtant pas aussi grasse ni aussi ferme que celle de plusieurs autres poissons de cette baie, que nous trouvions délicieux, mais qui nous dégoûtaient bientôt. Un très-beau homard, des coquillages, et de temps en temps un cormoran, un canard, un pigeon et un macareux, nous procuraient un régal extraordinaire.

» Le ciel ne fut clair et serein que le 12 avril ; nous pûmes sécher nos voiles et notre linge. M. Forster et son détachement profitèrent du beau temps pour aller à terre faire une course de botanique.

» Sur les dix heures, les Zélandais vinrent