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avec des idées très-différentes de ce voyageur ; j’étais uniquement consolé par l’espoir d’achever le tour du monde, près du pôle austral, dans une latitude élevée, et d’être de retour en Angleterre dans huit mois. Cet espoir contribuait à ranimer le courage de tout le monde pendant que le mauvais temps continua ; mais il finit par s’évanouir comme un songe, et la seule pensée qui put le remplacer fut d’être certain de passer une autre saison dans les îles heureuses de la zone torride.

» Le 8 décembre, nous cessâmes de voir les manchots et les phoques, et nous en conclûmes qu’ils s’étaient retirés vers les parties méridionales de la Nouvelle-Zélande.

» Le 10, à midi, nous étions par 59° de latitude sud sans avoir rencontré de glaces, quoique l’année précédente nous en eussions trouvé le 10 décembre entre le 50 et le 51e degré. Il est difficile de rendre raison de cette différence. Peut-être l’hiver qui précéda notre première campagne avait accumulé plus de glaces que l’année suivante ; ce qui est d’autant plus probable, que nous apprîmes ensuite au Cap que l’hiver y avait été plus froid qu’à l’ordinaire. Une tempête violente brisa peut-être la glace du pôle, et la chassa au nord jusqu’à l’endroit où elle frappa nos regards : peut-être aussi que cet effet fut produit par ces deux causes, et par plusieurs autres encore.

» Le 12 au matin, à quatre heures, par 62° 10′ de latitude, et 172° de longitude ouest,