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rait pas le danger d’avoir des querelles avec les naturels, avantages qui se rencontrent rarement réunis dans les divers cantons de la Nouvelle-Zélande.

» Le phornium, dont les naturels font leurs vêtemens, leurs nattes, leurs cordages, leurs filets, est luisant, élastique et fort, de manière qu’il pourrait devenir un objet de commerce avec les Indes, où l’on manque de cordages et de toiles à voiles. Dans les siècles futurs, lorsque les puissances de l’Europe auront perdu leurs colonies d’Amérique, on pensera peut-être à faire de nouveaux établissemens dans ces régions plus éloignées ; et si jamais il est possible aux Européens d’avoir assez d’humanité pour traiter en frères les insulaires du grand Océan, ils pourraient former à la Nouvelle-Zélande des établissemens qui ne seront pas souillés par le sang de nations innocentes.

» Le 26 novembre, après avoir doublé le cap Palliser, nous quittâmes enfin la Nouvelle-Zélande (c’est Forster qui continue), et nous fîmes route au sud-sud-est. Nous allions commencer cette nouvelle campagne en bonne santé, suivant les apparences ; mais peut-être que les fatigues et les travaux continuels que nous venions d’essuyer avaient réellement affaibli nos corps. Nous entreprenions cette navigation au milieu de plusieurs difficultés qui n’existaient pas auparavant ; nous n’avions plus à bord autant d’animaux vivans qu’en quittant le cap de Bonne-Espérance ; le peu de