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vers un labyrinthe de lianes entrelacées d’un arbre à l’autre. Oedidi, qui était avec nous, erra, de son côté, au milieu de ces forêts touffues ; il fut fort surpris d’y trouver un grand nombre d’oiseaux différens dont le chant était agréable et le plumage très-joli. Une quantité prodigieuse d’autres oiseaux suçaient les fleurs, et quelquefois arrachaient la tige des radis et des turneps dans un de nos jardins. Nous en tuâmes plusieurs, et Oedidi, qui de sa vie n’avait manié des armes à feu, en tua aussi un au premier coup. Les sens des peuples qui ne sont pas très-policés sont infiniment meilleurs que les nôtres, affaiblis par mille accidens. Nous fûmes surtout bien convaincus de cette vérité à Taïti : les naturels nous montraient très-souvent de petits oiseaux dans l’épaisseur des arbres, ou des canards au fond des roseaux, tandis qu’aucun de nous ne pouvait les apercevoir.

» Nos plantations, abandonnées aux soins de la nature, étaient dans un état florissant. L’hiver doit être fort doux dans cette partie de la Nouvelle-Zélande, puisqu’il ne gela pas assez pour faire périr des plantes qui meurent chez nous aux mois de janvier et de février. Les radis et les navets étaient déjà en graine ; les choux et les carottes, les ognons et le persil croissaient à merveille ; les pois et les fèves étaient entièrement perdus ; il paraissait que les rats les avaient détruits. Les plantes indigènes du pays n’étaient pas si avancées. Les