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répandues dans toutes les classes du peuple ; les besoins qu’ils éprouvent, ils peuvent les satisfaire, et ils vivent sous un climat où le froid ni la chaleur ne sont excessifs. Si la nature leur a refusé quelque chose, c’est l’eau douce : comme elle est renfermée dans les entrailles de la terre, ils sont obligés de creuser beaucoup pour s’en procurer. Nous n’avons aperçu qu’un puits à Tongatabou, et pas un seul ruisseau courant. À Éouâh, nous n’avons vu d’eau que dans les vases des insulaires : mais comme elle était douce et fraîche, sûrement ils l’avaient puisée dans l’île, et sans doute proche de l’endroit qu’ils habitaient.

» Nous connaissons si peu leur religion, que j’ose à peine en faire mention. Les bâtimens appelés a-fiatoucas y ont certainement quelque rapport. Plusieurs de nous pensèrent que ce sont simplement des cimetières. Je puis assurer par expérience que ce sont des lieux où les insulaires revêtus d’une fonction spéciale prononcent des harangues étudiées, que je pris pour des prières, ainsi qu’on l’a déjà dit. Je suis porté à croire que ce sont tout à la fois des temples et des cimetières comme à Taïti, ou comme en Europe. Mais je ne pense pas que les statues grossières que nous y vîmes soient des idoles ; d’autant plus que M. Wales m’informa que les insulaires l’engagèrent à tirer un coup de fusil sur l’une d’elles, qu’ils posèrent exprès au milieu d’un champ.

» Une circonstance nous fit connaître que,