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qu’ils ne leur sont pas absolument inconnus. Je pense qu’il n’y a pas de rats dans ces îles ; nous y ayons vu de petits lézards. Les oiseaux de terre sont : les pigeons, les tourterelles, les perroquets, les perruches, les chouettes, lespoules sultanes, différens petits oiseaux, et de grosses chauves-souris en abondance. Nous connaissons peu les productions de la mer ; il est raisonnable de supposer qu’elle offre les mêmes poissons qu’aux autres îles. Les instrumens de pêche y sont aussi les mêmes, c’est-à-dire, des hameçons de nacre de perle, des fourches à deux ou trois pointes, et des filets dont les mailles, d’un fil très-fin, sont faites exactement comme les nôtres. Mais rien ne démontre mieux leur industrie que leurs pirogues, qui, pour la propreté et le fini du travail, surpassent tout ce que j’ai jamais vu. Elles sont composées de différentes pièces jointes ensemble par un bandage d’une manière si adroite, qu’il est difficile, en dehors, d’en apercevoir les jointures. Toutes les attaches sont en dedans : elles passent dans des coches ou derrière des bosses préparées exprès sur les bords et aux extrémités des planches qui forment le bâtiment.

» Leurs outils sont de pierre, d’os, de coquillages, comme dans les autres îles ; et lorsqu’on voit les ouvrages qui sortent de leurs mains, l’industrie et la patience de l’ouvrier frappent d’admiration : quoiqu’ils connaissent peu l’utilité du fer, ils préfèrent cependant les clous à la verroterie et à d’autres bagatelles ;