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les chaddecks, les ignames, et quelques autres racines, la canne à sucre, et un fruit semblable au brugnon, que les insulaires nomment figheha, et les Taïtiens ahéya. En un mot, on y voit la plupart des productions des îles de la Société, et plusieurs qu’elles n’ont pas. J’ai probablement accru la quantité de leurs végétaux en y laissant toutes les graines de nos jardins, etc. Le fruit à pain n’y était pas de saison, non plus que dans les autres îles ; et ce n’était pas le temps des racines et des chaddecks. Nous ne nous procurâmes de ces derniers fruits qu’à Éouâh.

» Les productions et la culture d’Éouâh sont les mêmes qu’à Tongatabou, avec cette différence, qu’une partie seulement de la première est cultivée, et que la seconde l’est en entier. Les sentiers et les chemins nécessaires pour parcourir l’île sont coupés d’une manière si judicieuse, qu’il existe une communication libre et facile d’une partie à l’autre. On ne voit ni bourgs ni villages ; la plupart des maisons sont bâties dans les plantations, sans autre ordre que celui qui est prescrit par la convenance. Les habitations sont construites proprement, mais sur le même plan que celles des autres îles, et composées de matériaux semblables : on observe seulement une petite différence dans la disposition de la charpente. Le plancher est un peu élevé et couvert de nattes épaisses et fortes : d’autres nattes de la même espèce les ferment du côté du vent ; le reste est ouvert. On voit devant la plupart de ces habitations