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» Nous cherchâmes en vain de l’eau douce dans cette île. Le maître, qui avait été envoyé à l’est reconnaître la baie Maria et les îles basses qui abritent ce havre, trouva la position de ces îles telle qu’elle est marquée dans les cartes de Tasman, navigateur dont on ne peut trop louer l’exactitude ; sur l’une de celles où il débarqua il vit un nombre étonnant de serpens d’eau tachetés, à queue plate, qui ne font point de mal, et que Linné distingue sous le nom de coluber laticaudatus.

» Nos recherches d’histoire naturelle, continue Forster, ne furent pas infructueuses à Tongatabou : cette île nous procura plusieurs nouvelles plantes, et entre autres une espèce de quinquina, qui serait peut-être aussi efficace que celui du Pérou, et en outre plusieurs oiseaux inconnus auparavant ; nous en achetâmes quelques-uns en vie, surtout des perroquets et des pigeons : les naturels paraissent être de fort habiles oiseleurs. Mais nous n’avons pas reconnu que les pigeons que plusieurs insulaires portaient sur des bâtons crochus fussent des marques de distinction, quoique Schouten dise qu’il en est ainsi à l’ile de Horn, où règne le même usage.

» En levant le câble de la maîtresse ancre, il rompit au milieu de sa longueur, ayant été rongé par les rochers. Cet accident nous en fit perdre une moitié ainsi que l’ancre. Le second câble souffrit aussi du frottement des rochers. Nous sortîmes de ce mouillage le 8 octobre 1773.