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la première opinion. Les îles vues par le capitaine Wallis en 1767, et qu’il a nommées îles de Boscawen et de Keppel, sont probablement les îles des Cocos et des Traîtres ; mais son équipage ne fit d’autre mal aux naturels que de les effrayer par l’explosion d’un seul coup de fusil. Bougainville vit quelques-unes des îles les plus nord-est de ce groupe, et en général, il y reconnut le même caractère. Il leur donna le nom d’Archipel des Navigateurs, avec assez de raison, puisque plusieurs vaisseaux les avaient rencontrées. Depuis le voyage de Tasman, aucun autre Européen n’était abordé à Tongatabou. Durant un espace de cent trente ans, ces peuples n’ont donc pas changé de mœurs, d’habillemens, de manière de vivre, de caractère, etc. Si nous avions su leur langue, nous aurions eu des preuves positives qu’ils conservent par tradition le souvenir des premiers Européens qui les visitèrent ; ils avaient encore des clous que leur apporta sans doute Tasman. Nous en achetâmes un très-petit, et presque consumé par la rouille : on le voit maintenant au Muséum à Londres, sur un manche de bois ; il leur servait probablement de gouge ou de vrille. Nous achetâmes aussi de petits pots de terre parfaitement noirs, couverts de suie en dehors : je pensai que c’étaient des monumens du voyage de Tasman ; mais dans la suite j’eus lieu de croire que les insulaires les fabriquent eux-mêmes.

» Nous pouvons assurer, comme Schouten,