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monie ; ils nous invitaient par tous les signes d’amitié qu’ils purent imaginer d’aller dans leur île, et nous indiquaient un mouillage, du moins à ce que nous imaginâmes. Après avoir couru un petit nombre de bordées, nous mouillâmes dans la rade Van-Diémen, près des brisans qui bordent la côte. Une foule d’Indiens remplissaient alors nos navires : les uns étaient venus en pirogues ; d’autres accouraient à la nage ; ainsi que ceux d’Eouâh, ils apportèrent des étoffes, des nattes, des outils, des armes et des ornemens que nos matelots échangèrent contre leurs propres habits. Comme l’équipage devait probablement ressentir bientôt les suites de ce trafic, le capitaine, afin de l’arrêter et de nous procurer les rafraîchissemens nécessaires, défendit d’acheter aucune curiosité.

» Cet ordre produisit un bon effet ; car les naturels, voyant que nous ne voulions absolument que des comestibles, nous apportèrent des bananes et des cocos en abondance, des volailles et des cochons ; il les échangèrent contre de petits clous et des étoffes d’Europe : ils donnaient un cochon ou une volaille pour les plus mauvaises guenilles. »

Après avoir pris ces arrangemens et nommé des surveillans afin de prévenir les disputes, Cook descendit à terre accompagné du capitaine Furneaux, de Forster, de plusieurs officiers, et d’Attago, chef indien, qui s’était attaché à lui dès le premier moment de son