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» La musique est en mineur, ajoute Forster ; les femmes variaient les quatre notes sans jamais aller plus bas que la, ni plus haut que mi. Durant ce concert, un vent léger embauma l’air d’un parfum délicieux. Nous ne découvrîmes pas d’abord d’où il provenait ; mais, apercevant enfin des arbres touffus derrière la maison, nous reconnûmes qu’étant de l’espèce des orangers et couverts de fleurs, ils répandaient cette odeur suave. Bientôt on nous présenta des fruits de ces arbres.

» Après être restés assis quelque temps, continue Cook, nous demandâmes à être menés dans une des plantations voisines où le chef avait une autre maison. On nous y donna à manger des bananes et des cocos, et on nous offrit à boire une liqueur extraite devant nous du jus d’éva. On nous présenta d’abord des morceaux de racines à mâcher ; mais, ayant prié qu’on nous dispensât de prendre part à cette opération, d’autres la firent pour nous. Quand ils eurent assez mâché de racines, ils les mirent dans un grand vase de bois, ensuite ils y versèrent de l’eau ; dès que la liqueur exprimée fut potable, ils plièrent des feuilles vertes, et fabriquèrent ainsi des coupes qui tenaient près d’une demi-pinte ; chacun de nous en reçut une entièrement pleine. Je fus le seul qui en goûtai ; la façon dont on venait de la préparer avait éteint la soif de mes compagnons. La jatte cependant fut bientôt vidée, car les hommes et les femmes y puisaient. Je remarquai qu’ils ne