Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour effectuer notre descente. Ils nous portèrent hors de nos chaloupes sur leur dos. Le chef nous mena ensuite à son habitation, agréablement située à environ neuf cents pieds de la mer, à l’extrémité d’une belle prairie, et à l’ombre de quelques chaddecks. On voyait en face la mer et les bâtimens à l’ancre ; derrière et de chaque côté, de jolies plantations qui annonçaient la fertilité et l’abondance. Dans un coin de la maison se trouvait une cloison mobile d’osier ; les signes des habitans nous firent comprendre qu’elle séparait les lieux où ils couchent. Le plancher était couvert de nattes sur lesquelles nous nous assîmes ; les naturels s’assirent aussi en dehors, en formant un cercle autour de nous. On avait apporté nos cornemuses ; j’ordonnai d’en jouer. Le chef, de son côté, commanda à trois jeunes femmes de chanter, ce qu’elles firent de bonne grâce. Comme nous leur offrîmes à chacune un présent, toutes les autres se mîrent à l’instant à les imiter. Leur chant était simple, harmonieux ; il n’avait rien de dur ni de désagréable, comme l’est celui des Taïtiens. Les chanteuses battaient la mesure en frappant le second doigt sur le pouce, tandis que les trois autres doigts restaient élevés. L’un de nos officiers nota un de leurs airs :

{ 
	
\relative

{a'4 c4\( c4\) d4\( d4\)

c4\( c4\) a4\( a4\) c2 

d4\( d4\) c4 e2
	
}}