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diluviennes, de nombreuses cascades qui se précipitaient de toutes parts concouraient d’ailleurs à compléter notre bonheur. Les navigateurs, à la suite d’une longue campagne, sont si disposés à se prévenir en faveur du pays le plus sauvage, que ce canton de la Nouvelle-Zélande nous semblait le plus beau que la nature pût produire. Les voyageurs, après une grande détresse, ont tous ces idées, et c’est avec cette chaleur d’imagination qu’ils ont vu les rochers escarpés de Juan Fernandès et les forêts impénétrables de Tinian.

» Bientôt nous commençâmes nos recherches d’histoire naturelle. Nous vîmes un grand nombre d’animaux et de plantes d’espèces nouvelles. À peine y en avait-il quelques-unes de parfaitement semblables aux espèces connues. Nous comptions employer nos momens avec succès, malgré l’approche de l’automne, qui allait détruire les végétaux.

» On amarra le vaisseau dans une petite crique si voisine de la côte, que le sommet d’un arbre touchait au plat-bord. On trouva tant de bois à brûler, et tant de bois de mâture, que les vergues étaient enlacées dans les branches d’arbres : à environ trois cents pieds de l’arrière, coulait un beau ruisseau d’eau douce. Dans cette position, on commença à préparer au milieu des bois les emplacemens nécessaires pour l’observatoire de l’astronomie, pour la forge et pour la tente des voiliers et des tonneliers ; car les ferrures, les voiles et les futailles