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ne pouvions pas concevoir quel était son but en prenant ce déguisement, à moins qu’il ne se crût plus important sous le personnage d’un matelot anglais que sous celui d’un teouteou taïtien.

» Le lendemain, dit Cook, j’allai avec le capitaine Furneaux et M. Forster faire une première visite à Oréo, qui, à ce qu’on me dit, m’attendait. Un des insulaires nous conduisit à l’endroit où il était ; mais on ne nous permit pas de sortir de la chaloupe avant d’avoir accompli en partie la cérémonie suivante, que les habitans de cette île pratiquent ordinairement en pareille occasion. Le canot dans lequel on nous pria de rester aborda devant la maison du chef, située près du rivage ; on apporta à notre bord, les uns après les autres, et avec quelques simagrées, cinq petits bananiers, qui sont leurs emblèmes de paix ; trois petits cochons, dont les oreilles étaient ornées de fibres de cocos, accompagnèrent les trois premiers, et un chien accompagna le quatrième. Chacun avait son nom particulier, et un sens un peu trop mystérieux pour que nous l’entendissions ; enfin le chef m’envoya une inscription gravée sur un petit morceau d’étain, que je lui avais laissée en 1769 ; elle était dans le même sac où je la plaçai alors ; il s’y trouvait aussi une pièce fausse de monnaie anglaise et quelques grains de verroterie ; ce qui prouve qu’il avait eu bien soin du tout. Quand ils eurent mis à bord des bateaux les bananiers, les cochons, le chien, etc., notre guide, qui se tenait