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du vieux chef et du roi, et nous retournâmes à bord de la pinasse, dont Maratata n’était pas sorti pendant toute l’entrevue : il était très-fier de ce qu’il semblait avoir des liaisons intimes avec nous.

» En arrivant aux vaisseaux, nous vîmes tout autour un grand nombre de Taïtiens : plusieurs étaient d’un rang distingué ; comme on permettait à ceux-ci d’entrer dans toutes les parties du bâtiment, ils nous suivaient partout en nous importunant de leurs demandes : les capitaines, pour se soustraire à leurs sollicitations, allèrent à terre ; nous les y accompagnâmes, afin d’examiner les productions naturelles du pays. Nous fîmes l’après-midi une seconde excursion dans la campagne ; mais, comme nous n’allâmes pas loin, nous ne découvrîmes que quelques plantes et quelques oiseaux, que nous n’avions pas vus à Oaïtépéha.

» Le 27, dès le grand matin, O-tou, avec une suite nombreuse, vint voir le capitaine Cook. Il envoya d’abord dans le vaisseau une grande quantité d’étoffes, des fruits, un cochon et deux gros poissons tout apprêtés. L’un était un cavalha (scomber hippos), l’autre une bonite d’environ quatre pieds de long. Le capitaine, s’avançant au côté du vaisseau, pria sa majesté d’entrer ; mais le prince ne se remua de dessus son siége qu’après que Cook eut été enveloppé d’une quantité prodigieuse des plus belles étoffes du pays, qui lui donnèrent une grosseur monstrueuse. Enfin il monta à bord,