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ciles à retenir : Forster fut changé en Matara ; Hodges , en Oreo ; Grindall, en Térino ; Sparman, en Pamani, et George, en Teori. Nous retrouvâmes ici, comme partout ailleurs, l’hospitalité des anciens patriarches : on nous offrit des cocos pour étancher notre soif. Un des jeunes hommes avait une flûte de bambou à trois trous ; il en joua en soufflant avec le nez, tandis qu’un autre l’accompagna de sa voix. Toute la musique vocale et instrumentale consistait en trois ou quatre notes entre les demi-notes et les quarts de note ; car ce n’étaient ni des tons entiers ni des demi-tons. Ces notes, sans variété ou sans ordre, produisaient seulement une espèce de bourdonnement léthargique, qui ne blessait pas l’oreille par des sons discordans, mais qui ne faisait aucune impression agréable sur notre esprit. Il est surprenant que le goût de la musique soit si général sur toute la terre, tandis que les idées de l’harmonie sont si différentes parmi les nations diverses. Charmé de ces tableaux de bonheur qui s’offraient à nos yeux, M. Hodges remplit son portefeuille de dessins, qui transmettront à la postérité les beautés d’une scène que les paroles seules ne peuvent pas faire connaître. Quand il dessinait, tous les naturels le regardaient attentivement, et ils semblaient charmés de trouver de la ressemblance entre ses portraits et quelques-uns d’entre eux. Notre connaissance de leur langue, malgré nos efforts pour l’apprendre, était encore très-imparfaite ; ce qui