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» Le capitaine Cook eut dans sa chambre, la plus grande partie du jour, un des prétendus éris ; il lui fit et à tous ses amis beaucoup de présens. Mais on le surprit saisissant des effets qui ne lui appartenaient pas, et les tendant du haut des bouteilles à ses compatriotes qui étaient en dehors. On éleva contre ceux qui étaient sur le pont plusieurs autres plaintes du même genre, ce qui obligea de les chasser tous du vaisseau. Celui qui était dans sa chambre s’empressa de sortir. Le capitaine était si blessé de sa conduite, que, quand il fut un peu loin, il tira deux coups de fusil par-dessus sa tête : alors le Taïtien quitta sa pirogue et se jeta à la nage. On détacha un canot pour saisir son embarcation ; mais dès que nos gens approchèrent de la côte, les Taïtiens les assaillirent de pierres. Comme nos matelots n’étaient pas armés, le capitaine craignit pour eux ; il monta un autre canot pour les secourir, et fit tirer un gros canon chargé de balles le long du rivage : à l’instant les Taïtiens abandonnèrent tous la grève ; on emmena deux de leurs pirogues sans la moindre opposition. Il y avait sur une de ces pirogues un petit garçon qui était fort effrayé ; on dissipa bientôt sa peur en lui donnant quelques bagatelles et en le remettant à terre. Quatre à cinq heures après, nous redevînmes tous bons amis, et le capitaine rendit les pirogues à la première personne qui vint les demander.

» Après la course du matin, nous étions re-