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d’une couleur verdâtre et tachetés de rouge,se montraient plus ordinairement parmi les bananiers,et souvent dans les habitations des Taïtiens, qui les apprivoisent et qui estiment beaucoup leurs plumes rouges. Un martin-pêcheur d’un vert sombre, avec un collier de la même couleur sur son cou blanc, un gros coucou et plusieurs sortes de pigeons ou de tourterelles sautaient d’une branche à l’autre, tandis qu’un héron bleuâtre se promenait gravement sur le bord de la mer, mangeant des coquillages et des vers. Un beau ruisseau, qui roulait ses ondes argentées sur un lit de cailloux, descendait d’une vallée étroite, et, à son embouchure dans la mer, offrait ses eaux aux gens de l’équipage qui étaient à terre pour remplir les futailles. En remontant ce ruisseau je rencontrai une grosse troupe de Taïtiens qui suivaient trois hommes revêtus de différentes étoffes jaunes et rouges, avec de jolis turbans des mêmes couleurs. Chacun d’eux portait à la main un long bâton ou une baguette, et le premier était accompagné d’une femme qu’on nous dit être son épouse. Je demandai qui étaient ces gens-là ; on me répondit que c’étaient les te-aponnis ; mais, remarquant que je n’entendais pas assez leur langue pour comprendre ce terme, on ajouta que c’étaient des tata-no t’eatoua, des ministres de Dieu et du moraïou du temple. Je m’arrêtai quelque temps parmi eux ; et, comme ils ne firent aucune cérémonie religieuse, je les quittai.