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Le 13 juillet 1772, à six heures du matin, les deux vaisseaux sortirent de Plymouth ; le 29, on mouilla à l’île de Madère, et trois mois après au cap de Bonne-Espérance.

Le 22 novembre on remit à la voile, et Cook disposa sa route de manière à reconnaître le cap de la Circoncision. Jugeant qu’on arriverait bientôt dans un climat froid, il fit distribuer des vêtemens d’hiver aux matelots. Comme on entrait dans une mer qu’aucun navigateur n’avait encore parcourue, et qu’on ignorait où l’on pourrait se rafraîchir, le capitaine donna les ordres les plus positifs pour qu’on n’employât pas l’eau douce mal à propos. Une sentinelle fut mise à côté du réservoir : le chef donnait lui-même l’exemple de se laver avec de l’eau de mer, et l’on employa sans relâche la machine de distillation perfectionnée par Irving.

Une tempête s’éleva le 29, et dura jusqu’au 6 décembre. Forster en parle ainsi : « La mer prodigieusement grosse brisait avec violence sur le bâtiment ; nous n’avions eu aucune tempête pendant la traversée d’Angleterre au Cap, et ceux de nous qui n’étaient pas accoutumés à la mer ne savaient comment se tenir dans des momens semblables. Le prodigieux roulis du bâtiment faisait de grands ravages parmi les tasses, les verres, les bouteilles, les plats, et tout ce qui était mobile. Des circonstances plaisantes suivaient quelquefois la confusion générale, et nous supportions tous nos