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voir qu’elle n’avait point été endommagée par les vers, quoiqu’elle fût construite du même bois, et qu’elle eût été dans la même eau que la chaloupe. Je pense que cette différence provenait de ce que la chaloupe avait été enduite de goudron, et la pinasse d’une composition de céruse et d’huile. Le fond de tous les canots destinés à naviguer dans ces mers doivent donc être espalmés comme la pinasse, et les vaisseaux fournis de tout ce qui est nécessaire pour les caréner quand ils en auront besoin.

» Après avoir reçu différens messages de Toutahah, qui nous mandait que, si nous voulions lui rendre visite, il reconnaîtrait cette complaisance par un présent de quatre cochons, j’envoyai M. Hicks, mon premier lieutenant, afin de voir s’il ne serait pas possible de s’en procurer quelques-uns sans cela ; je lui ordonna en même temps de faire au chef taïtien toutes sortes de politesses. M. Hicks le trouva éloigné d’Éparré, dans un lieu appelé Tettahah, situé à cinq milles plus à l’ouest. Toutahah le reçut avec beaucoup de cordialité ; il lui montra sur-le-champ un cochon, et lui dit que, dans la matinée, on amènerait les trois autres qui étaient à quelque distance. M. Hicks attendit volontiers ; mais comme les trois cochons ne venaient point, et qu’il ne jugea pas à propos de rester plus long-temps, il s’en revint avec celui qu’on lui avait donné.

« Le 25, Toubouraï-Tamaïdé, accompagné de sa femme Tomio, parut à la tente pour la