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dait le détachement lorsque le voleur du fusil fut tué. Ils lui donnaient ce nom, non pas en tâchant d’imiter le son de la première syllabe du mot Monkhouse, mais parce que Maté signifie tuer : il est probable que cette observation doit s’appliquer aux noms qu’ils donnèrent à d’autres personnes d’entre nous.

» Le 12 mai nous reçûmes la visite de quelques femmes que nous n’avions pas encore vues, et qui nous abordèrent avec des cérémonies très-singulières. M. Banks faisait des échanges dans son canot, à la porte du fort, accompagné de Toutahah, qui l’était venu voir le matin avec quelques autres naturels. Entre neuf et dix heures, il arriva à l’endroit du débarquement une double pirogue, dans laquelle étaient assis un homme et deux femmes. Les Taïtiens qui étaient autour de M. Banks lui dirent par signes d’aller à leur rencontre ; ce qu’il lit sur-le-champ. Mais pendant qu’il sortait du bateau, l’homme et les deux femmes s’étaient déjà avancés jusqu’à quinze pas de lui ; ils s’arrêtèrent alors, et l’invitèrent par signes à faire la même chose : ils jetèrent à terre une douzaine de jeunes bananiers, et autres plantes. M. Banks s’arrêta ; et les Taïtiens s’étant rangés en haie, l’un d’eux, qui semblait être un domestique, passant et repassant à six reprises différentes, remit une branche, à chaque tour, à M. Banks, prononçant toujours quelques paroles en la lui donnant. Topia, qui était près de M. Banks, remplissait