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souverain cette partie de l’île au nom d’un mineur que nous n’avons jamais vu pendant notre séjour à Taïti. M. Green à son retour nous raconta qu’il avait trouvé un arbre d’une grandeur si énorme et si incroyable, qu’il craignait d’en parler, puisque sa circonférence était de cent quatre-vingts pieds. M. Banks et Solander lui expliquèrent bientôt que c’était une espèce de figuier, dont les branches, en se recourbant vers la terre, y avaient pris de nouvelles racines, et qu’il était facile de se tromper, en regardant comme un seul arbre cet assemblage de tiges jointes de près les unes aux autres, et toutes réunies par une végétation commune.

» Quoique le marché du fort fût assez bien fourni, cependant les provisions y arrivaient plus lentement : au commencement de notre séjour, nous en achetions une quantité suffisante pour notre consommation entre le lever du soleil et huit heures du matin ; mais plus tard ce commerce nous prenait la plus grande partie du jour. M. Banks plaça son petit canot devant la porte du fort, et les Taïtiens venaient y faire leurs échanges. Jusqu’à présent les petites verroteries avaient suffi pour payer les cocos et les fruits à pain : comme ces denrées n’y étaient plus en si grande abondance, nous fûmes obligés, pour la première fois, de montrer nos clous. Pour un des plus petits, qui avait quatre pouces de long, les Indiens nous donnaient vingt cocos, et du fruit à pain en proportion ;