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» Quand tout fut prêt, dix ou douze hommes, qui, d’après ce que nous apprîmes, étaient les combattans, et qui n’avaient d’autres vêtemens qu’une ceinture d’étoffe, entrèrent dans l’arène : ils en firent le tour lentement, les regards baissés et la main gauche sur la poitrine ; de la droite, qui était ouverte, ils frappaient souvent l’avant-bras de la première avec tant de raideur, que le coup produisait un son assez aigu : c’était un défi général que se faisaient les combattans les uns aux autres, ou qu’ils adressaient aux spectateurs. D’autres athlètes suivirent bientôt ceux-ci de la même manière ; ils se donnèrent ensuite des défis particuliers, et chacun d’eux choisit son adversaire. Cette formalité consistait à joindre les bouts des doigts et à les appuyer sur sa poitrine, en remuant en même temps les coudes en haut et en bas avec beaucoup de promptitude. Si l’homme à qui le lutteur s’adressait acceptait le cartel, il répétait les mêmes signes, et ils se mettaient tous deux sur-le-champ dans l’attitude de combattre. Une minute après ils en venaient aux mains : c’était une pure dispute de force ; chacun tâchait d’abord de se saisir de son adversaire par la cuisse, et, s’il n’en venait pas à bout, par la main, les cheveux, la ceinture, en un mot, partout où il pouvait ; ils s’accrochaient enfin sans adresse ni habileté, jusqu’à ce que l’un des athlètes, profitant d’un moment avantageux, ou ayant plus de force dans les muscles, renversât l’autre. Lorsque le com-