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connaissions arrivèrent et s’assirent parmi nous. Toutahah sortit plusieurs fois ; mais ses absences n’étaient pas longues ; nous crûmes qu’il quittait l’assemblée pour aller montrer aux Indiens son nouvel habillement : nous nous trompions ; il allait donner des ordres pour les rafraîchissemens et le repas qu’on nous servit. La dernière fois qu’il sortit, étant presque étouffés par la foule, nous étions impatiens de nous en retourner ; sur ces entrefaites on vint nous dire qu’il nous attendait dans un autre endroit. Nous le trouvâmes assis sous le tendelet de notre propre canot, et il nous fit signe d’aller à lui. Tous ceux de nous que le canot pouvait contenir y entrèrent, et il ordonna alors d’apporter du fruit à pain et des cocos, dont nous goûtâmes plutôt pour le satisfaire que par envie de manger. Peu de temps après, on vint l’avertir, et il sortit du bateau, et quelques minutes ensuite on nous invita à le suivre : nous fûmes conduits dans une grande place ou cour attenante à sa maison, et qui était palissadée de bambous d’environ trois pieds de haut. On y préparait pour nous un divertissement entièrement nouveau ; c’était un combat de lutte. Le chef était assis dans la partie supérieure de l’amphithéâtre, et les principales personnes de sa suite rangées en demi-cercle à ses côtés ; c’étaient les juges qui devaient applaudir au vainqueur. On avait laissé des siéges pour nous ; mais nous aimâmes mieux être en liberté parmi le reste des spectateurs.