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mander en retour une hache et une chemise. L’Indien me dit que son chef n’avait pas dessein de venir au fort pendant dix jours ; je m’excusai de ce que je différerais jusqu’à son arrivée de donner la hache et la chemise. J’espérais qu’impatient de les avoir, il viendrait bientôt les chercher ; je savais que la première entrevue terminerait la froideur qui était entre lui et nous, et que l’absence aurait probablement augmentée.

» Le lendemain 4 nous ressentîmes davantage les suites de l’offense que nous avions faite aux Taïtiens dans la personne de leur chef ; car le marché était si mal fourni, que nous manquions du nécessaire. M. Banks alla trouver Toubouraï-Tamaïdé dans les bois, et ne lui persuada que difficilement de nous faire vendre cinq corbeilles de fruits à pain ; enfin il les obtint : il y en avait cent vingt, et ce secours nous vint très-à-propos. Dans l’après-midi un autre messager vint demander, de la part de Toutahah, la hache et la chemise. Comme il était absolument nécessaire de regagner l’amitié de ce chef, et que sans lui nous ne pourrions guère avoir de provisions, je lui fis dire que M. Banks et moi, nous irions lui rendre visite le lendemain, et que nous lui porterions ce qu’il désirait.

» Le lendemain 5, de grand matin, il envoya au fort pour me rappeler ma promesse ; ses gens semblaient attendre avec beaucoup d’impatience notre arrivée à sa maison. Sur les dix