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sèrent là pendant quelques instans : excepté une paire de pistolets que M. Banks portait toujours dans sa poche, ils n’avaient point d’armes ; ils allaient dans un endroit éloigné de plus de sept milles du fort, où les insulaires seraient peut-être moins soumis que dans les environs de notre camp ; il serait donc très-difficile de leur faire rendre une chose qu’ils n’avaient volée qu’en mettant leur vie en danger, et qu’ils paraissaient disposés à garder, quoiqu’elle leur fût inutile. Toutes ces réflexions étaient bien propres à décourager M. Banks et nos gens, et leur situation devenait plus critique à chaque pas : ils résolurent pourtant de ne pas abandonner leur entreprise et de prendre tous les moyens possibles pour leur sûreté. M. Banks et M. Green, qui allèrent en avant, me renvoyèrent le midshipman ; il vint me dire qu’ils ne pouvaient pas revenir avant la nuit, et qu’ils désiraient que j’envoyasse un détachement à leur suite. En recevant ce message, je partis moi-même avec un nombre d’hommes que je jugeai suffisant pour cette occasion ; j’ordonnai au vaisseau et au fort de ne pas souffrir qu’aucune pirogue sortît de la baie, sans cependant saisir ou détenir aucun des naturels.

» Sur ces entrefaites, M. Banks et M. Green continuèrent leur route sous les auspices de Toubouraï-Tamaïdé ; et dans l’endroit même que celui-ci leur avait désigné, ils trouvèrent un Taïtien qui tenait en sa main une partie de