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demeure ; et personne n’y avait couché, parce que j’avais passé la nuit à bord du vaisseau. On ne l’avait jamais sorti de son étui, qui avait dix-huit pouces en carré ; le tout formait un volume d’un poids considérable. Une sentinelle avait fait la garde pendant toute la nuit, à sept ou huit pas de la porte de la tente, et il ne nous manquait aucun autre instrument. Nous soupçonnâmes d’abord qu’il avait été volé par quelque homme de l’équipage, qui, en voyant un étui dont il ne savait pas le contenu, aurait pensé qu’il renfermait des clous ou quelque autre marchandise dont il pouvait commercer avec les naturels du pays. On offrit une grosse récompense à quiconque pourrait le découvrir ; sans cet instrument, nous ne pouvions pas remplir l’objet qui était le but principal de notre voyage. Cependant les recherches que nous fîmes ne se bornèrent pas au fort et aux endroits voisins ; et comme l’étui avait peut-être été rapporté au vaisseau, si l’un des hommes de l’équipage était le voleur, nous envoyâmes à bord pour y faire les perquisitions les plus exactes ; mais notre monde revint sans rapporter aucune nouvelle du quart de cercle. M. Banks, qui, dans de pareilles occasions, ne craignait ni la peine ni les dangers, et qui avait plus d’influence sur les insulaires qu’aucun de nous, résolut d’aller le chercher lui-même dans les bois : il espérait que, s’il avait été volé par des Taïtiens, il le trouverait sûrement dans l’endroit où ils au-