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à Taïti : nous crûmes alors que c’était un bâtiment espagnol ; mais nous sûmes depuis que c’était la frégate la Boudeuse, commandée par M. de Bougainville.

» Le 24 MM. Banks et Solander examinèrent le pays à l’ouest, le long du rivage, dans un espace de plusieurs milles. Le terrain, dans les deux premiers milles qu’ils parcoururent, était plat et fertile ; ils rencontrèrent ensuite de petites montagnes qui s’étendaient jusqu’à la surface de l’eau ; et un peu plus loin ils en trouvèrent qui s’avançaient jusque dans la mer ; de sorte qu’ils furent obligés de les gravir. Ces montagnes stériles occupaient une étendue d’environ trois milles, et aboutissaient à une grande plaine couverte d’assez belles maisons, habitées par des Taïtiens qui paraissaient vivre dans une grande aisances. À cet endroit coulait une rivière qui sortait d’une vallée profonde et agréable ; elle était beaucoup plus considérable que celle qui passait à côté de notre fort : nos deux voyageurs la traversèrent, et, quoiqu’elle fut un peu éloignée de la mer, elle avait près de trois cents pieds de largeur. Un mille au delà de cette rivière la campagne était stérile, les rochers s’avançaient partout dans la mer ; ce qui décida MM. Banks et Solander à s’en revenir. À l’instant où ils se disposaient à prendre ce parti, un insulaire leur offrit des rafraîchissemens qu’ils acceptèrent : ils aperçurent que cet homme était d’une race décrite par divers auteurs comme étant