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sus d’une étoffe blanche : on avait placé à ses côtés une massue de bois, qui est une de leurs armes de guerre, et près de la tête qui touchait au bout fermé du hangar, deux coques de cocos, dont ils se servent quelquefois pour puiser de l’eau ; à l’autre bout du hangar, on avait planté à terre, à côté d’une pierre de la grosseur d’un coco, quelques baguettes, et des feuilles vertes liées ensemble. Il y avait près de cet endroit un jeune bananier, dont les Indiens se servent pour emblème de la paix, et tout à côté une hache de pierre ; beaucoup de noix de palmier enfilées en chapelet étaient suspendues à l’extrémité du hangar, et en dehors les Taïtiens avaient planté en terre la tige d’un bananier, haute d’environ cinq pieds ; au sommet de cet arbre il y avait une coque de coco remplie d’eau douce ; enfin on avait attaché au côté d’un des poteaux un petit sac qui renfermait quelques morceaux de fruit à pain tout grillé ; on n’y avait pas mis ces tranches tout à la fois, car les unes étaient fraîches et les autres gâtées. Je m’aperçus que plusieurs des naturels nous observaient avec un mélange d’inquiétude et de défiance peintes sur leur visage ; ils témoignèrent par des gestes la peine qu’ils éprouvaient quand nous nous approchâmes du corps , ils se tinrent à une petite distance tandis que nous l’examinions, et ils parurent contens lorsque nous nous en allâmes.

» Notre séjour à terre n’aurait point été désagréable, si nous n’avions pas été continuelle-