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à Toubouraï-Tamaïdé, et qui paraissait lui servir de temps en temps de demeure. Lorsqu’ils y furent entrés, le chef indien développa un paquet d’étoffes de son pays ; il prit deux habits, l’un de drap rouge, l’autre d’une natte très-bien faite ; puis le reconduisit sur-le-champ à la tente. Les gens de sa suite lui apportèrent bientôt du porc et du fruit à pain, qu’il mangea en trempant ces mets dans une eau qui lui servait de sauce ; après son repas, il se retira sur le lit de M. Banks, et y dormit l’espace d’une heure. L’après-midi, sa femme Tomio amena à la tente un jeune homme d’environ vingt-deux ans, d’une figure agréable ; ils semblaient tous deux le reconnaître pour leur fils, mais nous découvrîmes dans la suite que ce n’était pas leur enfant ; ce jeune homme, et un autre chef qui nous était venu voir, s’en allèrent le soir du côté de l’ouest, et Toubouraï-Tamaïdé et sa femme s’en retournèrent à l’habitation située aux bords du bois.

» M. Monkhouse, notre chirurgien, s’étant promené le soir dans l’île, rapporta qu’il avait vu le corps de l’homme qui avait été tué près la tente ; il nous dit qu’il était enveloppé dans une pièce d’étoffe, et placé sur une espèce de bière soutenue par des poteaux, sous un toit que les Taïtiens paraissaient avoir dressé pour celte cérémonie ; qu’on avait déposé près du mort quelques instrumens de guerre et d’autres choses qu’il aurait examinées en particulier, si l’odeur insupportable du cadavre ne l’en