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fois à l’équipage, et les Indiens nous apportèrent tant de fruit à pain et de cocos, que nous fûmes contraints d’en renvoyer une partie sans l’acheter, et de les avertir en même temps par signes que nous n’en n’aurions pas besoin dans les deux jours suivans. Nous ne donnâmes que de la verroterie en échange de tout ce que nous achetâmes alors ; un seul grain de la grosseur d’un pois était le prix de cinq ou six cocos et d’autant de fruits à pain. Avant le soir, la tente de M. Banks fut dressée au milieu des ouvrages, et il passa la nuit à terre pour la première fois ; on plaça des sentinelles pour le garder ; mais aucun Indien n’entreprit d’approcher du fort.

« Le lendemain au matin 19, notre ami Toubouraï-Tamaïdé fit à M. Banks une visite dans sa tente ; il amenait avec lui non-seulement sa femme et sa famille, mais il apportait encore le toit d’une maison, plusieurs matériaux pour la dresser, enfin des ustensiles et des meubles de différentes sortes : nous crûmes qu’il voulait par-là fixer sa résidence dans notre voisinage. Cette marque de confiance et de bienveillance nous fit beaucoup de plaisir, et nous résolûmes de ne rien négliger pour augmenter encore l’attachement qu’il avait pour nous. Bientôt après son arrivée, il prit M. Banks par la main, et lui fit signe de l’accompagner dans les bois. M. Banks y consentit, et, après avoir fait environ un quart de mille, ils trouvèrent une espèce de hangar qui appartenait