Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

donnâmes en retour à chacun de nos nobles bienfaiteurs une hache et un clou. Sur le soir, nous allâmes à terre et nous y passâmes la nuit dans une tente que nous avions dressée, afin d’observer une éclipse du premier satellite de jupiter ; mais le temps fut si nébuleux, que nous ne pûmes pas accomplir notre projet.

» Le 18, à la pointe du jour, j’allai à terre avec tous les gens de l’équipage qui n’étaient pas absolument nécessaires à la garde du vaisseau ; nous commençâmes alors à construire notre fort : pendant que les uns étaient occupés à creuser les retranchemens, d’autres coupaient les piquets et les fascines. Les naturels, qui s’étaient rassemblés autour de nous comme à l’ordinaire, furent bien loin d’empêcher nos travaux, car plusieurs nous aidèrent au contraire volontairement ; ils allaient chercher dans les bois les fascines et les piquets, d’un air fort empressé ; nous respections, il est vrai, leur propriété avec tant de scrupule, que nous achetâmes tous les pieux dont nous nous servîmes dans cette occasion, et nous ne coupâmes aucun arbre sans avoir obtenu leur consentements. Le terrain où nous construisîmes notre fort était sablonneux ; ce qui nous obligea de renforcer nos retranchemens avec du bois ; trois des côtés furent fortifiés de cette manière ; le quatrième était bordé par une rivière, sur le rivage de laquelle je fis placer un certain nombre de barriques à eau. Ce même jour, nous servîmes du porc pour la première