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avec les dangers des combats, et qu’ils sont, par habitude aussi-bien que par la nature, belliqueux et audacieux. Cependant leur fuite précipitée de tous les autres endroits dont nous approchâmes sans que nous leur fissions aucune menace, et lors même qu’ils étaient au-delà de notre portée, semblerait prouver que leur caractère est d’une timidité et d’une pusillanimité extraordinaires, et que ceux-là seuls qui se sont battus par occasion ont subjugué cette disposition naturelle. J’ai seulement rapporté les faits ; c’est au lecteur à juger par lui-même.

» D’après ce que j’ai dit de notre commerce avec eux, on ne peut pas supposer que nous ayons acquis une grande connaissance de leur langage. Cependant, comme ce point est un grand objet de curiosité, surtout pour les savans, et fort important pour leurs recherches sur l’origine de différentes nations qui ont été découvertes, nous avons pris quelque peine pour nous procurer un petit vocabulaire de la langue de la Nouvelle-Hollande, qui pût en quelque manière répondre à ce dessein, et je vais expliquer comment nous sommes venus à bout d’en connaître quelques mots. Quand nous voulions savoir le nom d’une pierre, nous la prenions dans nos mains, et nous leur faisions entendre par signes, le mieux qu’il nous était possible, que nous désirions savoir comment ils l’appelaient. Nous écrivions sur-le-champ le mot qu’ils prononçaient dans cette