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une petite rame qui avait appartenu à une pirogue d’écorce, et qui aurait été inutile à bord de tout autre.

» Il n’est peut-être pas aisé de deviner comment les habitans de la Nouvelle-Hollande ont été réduits au petit nombre qui subsiste dans ce pays. C’est aux navigateurs qui nous suivront à déterminer si, comme les insulaires de la Nouvelle-Zélande, ils se détruisent les uns les autres dans les combats qu’ils se livrent pour leur subsistance, ou si une famine accidentelle a diminué la population, ou enfin si quelque autre cause empêche leur accroissement. Il est évident par leurs armes qu’ils ont entre eux des guerres : en supposant qu’ils ne se servent de leurs lances que pour harponner le poisson, ils ne peuvent employer le bouclier à d’autre usage que pour se défendre contre les hommes ; cependant nous n’y avons découvert d’autre marque d’hostilité que le trou fait par une javeline dans le bouclier dont j’ai parlé plus haut. Nous n’avons aperçu aucun Indien qui parût avoir été blessé par un ennemi. Nous ne pouvons pas décider s’ils sont courageux ou lâches. L’intrépidité avec laquelle deux d’entre eux s’efforcèrent de s’opposer à notre débarquement dans la baie de Botanique, quand nous avions deux bateaux armés, et, même après qu’un d’entre eux eût été blessé avec du petit plomb ; nous donne lieu de conclure que non-seulement ils sont naturellement braves, mais encore familiarisés