Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/385

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conducteur du bateau en tient une à chaque main. Quelque grossiers que soient ces canots, ils ont plusieurs genres de commodités ; ils tirent peu d’eau, et sont très-légers, de sorte qu’on les mène sur des bancs de vase pour y pêcher des coquillages. Cet usage est le plus important auquel on les puisse employer, et ils valent peut-être mieux pour cet objet que des bateaux différemment construits. Nous remarquâmes au milieu de ces pirogues un monceau d’algues marines sur lesquelles était un petit feu, probablement afin de griller le poisson et de le manger au moment où on le prenait.

» Les pirogues que nous vîmes en avançant plus au nord étaient faites non pas d’écorce, mais d’un tronc d’arbre creusé peut-être par le feu. Elles avaient environ quatorze pieds de long, et comme elles étaient très-étroites, elles avaient un balancier afin de les empêcher de chavirer. Celles-ci marchent au moyen de pagaies, qui sont si grandes, qu’il faut employer les deux mains pour en manier une. L’intérieur de la pirogue ne paraît pas avoir été travaillé à l’aide d’un instrument ; mais à chaque extrémité le bois est plus long sur le plat-bord qu’au fond, de sorte qu’un morceau ressemblant au bout d’une planche s’avance en saillie au-delà de la partie creuse. Les côtés sont assez épais ; mais nous n’avons pas eu occasion de connaître comment ces sauvages abattent et taillent ensuite leur arbre. Nous n’avons découvert parmi eux d’autres instru-