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une hutte, et lorsqu’il s’enfuit, il le laissa derrière lui. En le ramassant, nous reconnûmes qu’il avait été transpercé près du centre par une lance pointue. L’usage de ces boucliers est sûrement très-fréquent parmi ces peuples ; car, quoique nous ne leur en ayons jamais vu d’autres que celui-là, nous avons souvent rencontré des arbres d’où ils semblaient manifestement avoir été pris, et ces marques se distinguaient aisément de celles qu’ils avaient faites en enlevant l’écorce pour les espèces de seaux dont nous avons parlé. Quelquefois aussi nous trouvâmes des formes de boucliers découpées sur l’écorce qui n’était pas encore enlevée ; cette écorce était un peu élevée sur les bords, à l’endroit de l’entaillure ; de sorte que ces peuples semblent avoir découvert que l’écorce d’un arbre devient plus épaisse et plus forte quand on la laisse sur le tronc, après l’avoir découpée en rond.

» Les pirogues de la Nouvelle-Hollande sont aussi grossières et aussi mal faites que les cabanes. Celles de la partie méridionale de la côte ne sont qu’un morceau d’écorce d’environ douze pieds de long, dont les extrémités sont liées ensemble, tandis que de petits cerceaux de bois tiennent les parties séparées. Nous avons vu une fois trois personnes sur un bâtiment de cette espèce. Dans une eau basse, ils les poussent en avant avec une perche ; dans une eau profonde, ils les font marcher avec des rames d’environ dix-huit pouces de long, et le