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un morceau de bois dur et rougeâtre, uni et très-bien poli, d’environ deux pouces de large, d’un demi-pouce d’épaisseur et de trois pieds de long, ayant un petit bouton ou crochet à une extrémité, et à l’autre une pièce qui le traverse à angles droits. Le bouton entre dans un petit trou pratiqué exprès dans la hampe de la lance, près de la pointe, mais de laquelle il s’échappe aisément lorsqu'on pousse l’arme en avant. Quand la lance est placée sur cette machine, et assurée dans sa position par le bouton, l’homme qui doit la jeter la tient sur son épaule, et, après l’avoir agitée, il pousse en avant le bâton à jeter, et le lance de toute sa force ; mais le bâton étant arrêté par la pièce de travers, qui vient frapper et s’arrêter entre l’épaule, la lance fend l’air avec une rapidité incroyable et avec tant de justesse, que ces Indiens sont plus sûrs d’atteindre leur but à cent cinquante pieds de distance, que nous en tirant à balle seule. Ces lances sont les seules armes offensives que nous ayons vues étant à terre. Lorsque nous étions près de quitter la côte, nous crûmes apercevoir avec nos lunettes d’approche un homme portant un arc et des flèches ; mais il est possible que nous nous soyons trompés. Nous avons trouvé cependant dans la baie de Botanique un bouclier de forme oblongue, d’environ trois pieds de long et de dix-huit pouces de large, et qui était fait d’écorces d’arbres. Un des hommes qui s’opposa à notre débarquement le prit dans