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péens mâchent du tabac, et les Asiatiques du bétel. Nous n’avons jamais vu la plante que lorsqu’à notre demande ils la tirèrent de leur bouche : c’est peut-être une espèce de bétel ; mais, quelle qu’elle soit, elle ne produisait aucun mauvais effet sur les dents ni sur les lèvres.

» Comme ils n’ont point de filet, ils n’attrapent le poisson qu’en le harponnant, ou avec une ligne et un hameçon ; il faut en excepter seulement ceux qu’ils prennent dans les creux des rochers et des bancs qui assèchent de mer basse.

» Nous n’avons pas eu occasion de connaître leur manière de chasser ; mais, d’après les entailles qu’ils avaient faites partout sur les grands arbres pour y grimper, nous conjecturâmes qu’ils prenaient leur poste au sommet, et que de là ils guettaient les animaux au passage, pour les atteindre avec leurs lances : il est possible aussi que dans cette situation ils attrapent les oiseaux qui vont s’y percher.

» J’ai observé que, lorsqu’ils quittaient nos tentes sur les bords de la rivière Endeavour, nous pouvions suivre leurs traces au moyen des feux qu’ils allumaient dans leur chemin. Nous imaginâmes que ces feux leur servaient de quelque manière à prendre les kangarous. Nous avons remarqué que ces animaux craignent tellement le feu, que nos chiens ne pouvaient les faire passer près des endroits où il y en avait eu récemment, quoiqu’il fût éteint.

» Les habitans de la Nouvelle-Hollande pro-