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Nous avons trouvé un de ces bâtons pointus dans le corps d’une tortue dont les blessures s’étaient guéries. Leurs lignes sont de différentes épaisseurs, depuis la grosseur d’une corde d’un demi-pouce jusqu’à celle d’un crin ; elles sont composées d’une substance végétale ; mais nous n’avons pas eu occasion d’apprendre quelle est en particulier celle qu’ils emploient à cet usage.

» Les habitans de la Nouvelle-Hollande se nourrissent principalement de poisson ; mais ils viennent quelquefois à bout de tuer des kangarous, et même des oiseaux de différentes espèces, quoiqu’ils soient si sauvages, qu’il nous était très-difficile d’en approcher à une portée de fusil. L’igname est le seul végétal dont nous les ayons vus se nourrir ; il est cependant hors de doute qu’ils mangent plusieurs des fruits du pays, car nous en avons aperçu des restes autour des endroits où ils avaient allumé leurs feux.

» Il paraît qu’ils ne mangent aucun animal cru ; comme ils n’ont point de vase pour les faire bouillir dans l’eau, ils les grillent sur les charbons, ou bien ils les font cuire dans un trou avec des pierres chaudes, de la même manière que les insulaires du grand Océan.

» Nous ne savons pas s’ils connaissent quelque plante narcotique ; mais nous avons remarqué que plusieurs d’entre eux tenaient continuellement dans leur bouche des feuilles d’une plante quelconque, ainsi que quelques Euro-