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petites cordes qui forment deux ou trois tours sur la partie supérieure du bras, et autour des reins un cordon de cheveux tressés. Quelques-uns portaient en outre des espèces de hausse-cols faits de coquillages, et tombant sur la poitrine. Quoique ces peuples n’aient pas d’habillemens, leurs corps, outre l’ordure et la boue, ont encore un autre enduit ; car ils le peignent de blanc et de rouge. Ils mettent ordinairement le rouge en larges tâches sur les épaules et sur la poitrine ; et le blanc en raies, les unes étroites, les autres larges ; les étroites sont placées sur les bras, les cuisses et les jambes, et les larges sur le reste du corps ; ce dessin ne manque pas absolument de goût. Ils appliquent aussi de petites taches de blanc sur le visage, et en forment un cercle autour de chaque œil. Le rouge semblait être de l’ocre ; mais nous n’avons pu découvrir quelle substance composait leur blanc ; il était en petits grains fermes, savonneux au toucher, et presque aussi pesant que du blanc de plomb : c’était peut-être une espèce de stéatite ; mais, à notre grand regret, nous n’avons pu nous en procurer un seul morceau pour l’examiner. Quoiqu’ils aient les oreilles percées, nous n’y vîmes point de pendans. Ils attachaient un si grand prix à tous leurs ornemens, qu’ils ne voulurent nous en céder aucun, malgré tout ce que nous leur en offrîmes ; ce qui était d’autant plus extraordinaire, que nos verroteries et nos rubans pouvaient également leur servir