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connaître avec certitude les véritables circonstances de cette malheureuse affaire, ni savoir si quelques-unes de nos conjectures étaient fondées.

» Le lendemain matin, 16, nous vîmes peu d’insulaires sur la côte, et aucun n’approcha du vaisseau ; ce qui nous convainquit que toutes nos tentatives pour calmer leurs craintes avaient été sans succès. Nous remarquâmes surtout avec regret qu’Ouaou lui-même nous avait abandonnés, quoiqu’il eût été si constant dans son attachement, et si empressé à rétablir la paix qui venait de se rompre.

» Les choses ayant pris une tournure si peu favorable, je fis touer le vaisseau plus près de la côte, et je l’amarrai de manière qu’il commandait à toute la partie du nord-est de la baie, et en particulier à l’endroit que j’avais désigné pour la construction d’un fort ; sur le soir cependant j’allai à terre, n’étant accompagné que de l’équipage d’un canot et de quelques officiers. Les Indiens se rassemblèrent autour de nous ; mais ils n’étaient pas en aussi grand nombre qu’auparavant ; ils étaient à peu près trente ou quarante, et nous vendirent des cocos et d’autres fruits : nous crûmes reconnaître qu’ils avaient pour nous autant d’amitié que jamais.

» Le 17 au matin, nous eûmes le malheur de perdre M. Buchan, que M. Banks avait amené comme peintre de paysages et de figures ; c’était un jeune homme sage, laborieux et spirituel, qu’il regretta beaucoup ; il espérait, par