Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/369

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la rivière, ils les laissaient toujours derrière. Les hommes sont d’une taille moyenne, et en général bien faits, sveltes, et d’une vigueur, d’une activité et d’une agilité remarquables ; leur visage n’est pas sans expression ; ils ont la voix extrêmement douce et efféminée.

» Leur peau était tellement couverte de boue et d’ordure, qu’il était très-difficile d’en connaître la véritable couleur. Nous avons essayé plusieurs fois de la frotter avec les doigts mouillés pour en ôter la croûte, mais toujours inutilement. Ces ordures les font paraître presque aussi noirs que des nègres, et suivant que nous pouvons en juger, leur peau est couleur de suie, ou couleur de chocolat. Leurs traits sont bien loin d’être désagréables ; ils n’ont ni le nez plat, ni les lèvres grosses ; leurs dents sont blanches et égales, leurs cheveux naturellement longs et noirs ; ils les portent très-courts ; en général, ils sont lisses, quelquefois ils bouclent légèrement : nous n’en avons point aperçu qui ne fussent fort mêlés et sales, quoiqu’ils n’y mettent ni huile, ni graisse ; à notre grande surprise, ils étaient exempts de vermine. Leur barbe est de la même couleur que leurs cheveux, touffue et épaisse ; ils ne la laissent cependant pas croître très-longue. Nous rencontrâmes un jour un homme qui avait la barbe plus grande que ses compatriotes ; nous observâmes le lendemain qu’elle était un peu plus courte, et en l’examinant, nous reconnûmes que l’extrémité des poils