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blessés par leurs piqûres ; car, à l’instant que nous touchions les racines, elles sortaient en foule de leurs trous, et se précipitaient sur les parties de notre corps qui étaient découvertes ; elles y excitaient un chatouillement plus insupportable qu’une piqûre.

» Une quatrième espèce de fourmis ne fait aucun mal ; elles ressemblent exactement aux fourmis blanches des Indes orientales. Elles ont des habitations de deux sortes ; l’une est suspendue sur des branches d’arbres, et l’autre est construite sur la terre. Les fourmilières, suspendues sur les arbres, sont trois ou quatre fois aussi grosses que la tête d’une homme, et elles sont composées d’une substance cassante, qui semble être formée de petites parties de végétaux pétries ensemble avec une matière glutineuse, que les insectes tirent probablement de leur corps. En rompant cette croûte, on aperçoit dans un grand nombre de sinuosités une quantité prodigieuse de cellules qui ont toutes une communication entre elles, et plusieurs ouvertures qui conduisent à d’autres fourmilières sur le même arbre. Une grande avenue, ou chemin couvert, va jusque terre, et communique par-dessous à l’autre fourmilière construite ordinairement à la racine d’un arbre, mais non pas de celui sur lequel sont les autres habitations ; elle a la forme d’une pyramide à côtés irréguliers, et quelquefois plus de six pieds de hauteur, et à peu près autant de diamètre. Quelques-unes sont plus petites ; celles-