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un ou deux petits lacs d’eau douce, quoique la surface du pays fut partout entrecoupée de criques salées et de terres qui portent des palétuviers.

» Nous n’avons pas vu une grande diversité d’arbres ; on n’en trouve que deux sortes qu’on puisse appeler bois de charpente ; le plus grand est un gommier qui croît dans tout le pays ; il a des feuilles étroites, assez semblables à celles du saule, et la gomme, ou plutôt la résine qu’il distille, est d’un rouge foncé et ressemble au sang de dragon. Il est possible que ce soit la même ; car on sait que cette substance est produite par diverses plantes. Dampier en fait mention ; c’est peut-être celle que Tasman trouva sur la terre de Diémen, quand il dit qu’il vit « de la gomme d’arbre et de la gomme lacque de terre. » L’autre bois de construction est celui qui ressemble à peu près à nos pins. Le bois de ces deux arbres est extrêmement dur et pesant. On voit aussi un arbre couvert d’une écorce unie qu’il est facile de peler ; c’est la même dont on se sert dans les Indes orientales pour calfater les vaisseaux.

» Nous y avons trouvé trois différentes sortes de palmier. Le premier, qui croît en grande abondance au sud, a des feuilles plissées comme un éventail ; le chou est petit, mais d’une douceur exquise ; les noix qu’il porte en quantité sont une très-bonne nourriture pour les cochons. La seconde espèce est beaucoup plus ressemblante au véritable chou palmiste des îles